Au Sénégal, la filière arachide demeure la principale source de revenus en zone rurale. La consommation de cette huile produite de façon artisanale, communément appelée « SEGGAL », est très répandue en milieu rural et urbain. Cependant, la présence de l’aflatoxine et l’absence de méthodes de décontamination accessibles aux producteurs fragilisent la transformation artisanale et constituent des préoccupations de santé publique. Pour pallier ce problème, Le PPAAO/WAAPP, a introduit au Sénégal, la table de traitement de l’huile d’arachide qui permet de réduire de 95% le taux d’aflatoxine présent dans l’arachide et de doubler la valeur marchande des huiles locales produites.

Cette technologie améliorée est en train de révolutionner les méthodes artisanales de fabrication de l’huile « Seggal », dans certaines localités du pays. Dans le bassin arachidier où elle stimule une saine émulation auprès des femmes, cette nouvelle technologie améliore la qualité de l’huile artisanale. La table a une capacité de traitement de 500 litres par jour.  Elle est composée d’un mélangeur, de deux décanteurs, une pompe de transfert, une batterie de filtres et une cuve de récupération. Dans le cadre de la diffusion de cette technologie, le PPAAO/WAAPP par le biais du financement du Fonds national de recherches agricoles et agro-alimentaires (FNRAA), l’Agence nationale de Conseil rural (ANCAR) a pu renforcer les capacités des associations de femmes à travers tout le pays. C’est le cas du Groupement d’Intérêt Economique des femmes de Touba, une ville du bassin arachidier.

 « Nous avons amélioré notre chiffre d’affaire grâce à cette table qui constitue aussi une solution au problème du cancer.  Les fonds générés par cette technologie sont aussi utilisés pour le financement d’autres projets toujours dans le cadre de la transformation de produits locaux » affirme Sokhna Marème Mbacké, présidente du GIE des femmes de Touba. Dans cette localité, plus de 700 de femmes ont également amélioré leurs connaissances en matière de traitement artisanale de l’huile d’arachide.

Cette association dispose non seulement de sa table de traitement mais participe également à la diffusion de cette technologie auprès de certains groupements de femmes répartis dans le milieu rural. Dix (10) tables de traitement ont été offertes à des groupements féminins lors de la première Phase. Au cours de la deuxième Phase, environ 70 unités sont distribuées et 200 groupements féminins, regroupant plus de 102 000 bénéficiaires du bassin arachidier ont été formés aux techniques de transformation de l’arachide. 50 Artisans forgerons résidant dans les localités bénéficiaires sont formés à la maintenance des tables.

En termes de retombées financières, les groupements font des gains de 100Fcfa à 250Fcfa par litre d’huile traitée. Cette technologie génère non seulement des revenus substantiels pour les femmes mais apporte aussi une réponse à un problème de santé publique dû à la teneur d’aflatoxine dans les graines d’arachide. En effet cette machine à travers des méthodes de filtrage élaborés de l’huile artisanale élimine l’aflatoxine qu’elle contient jusqu’à 95%.

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