Sénégal 11 juin 2019 /

Comment faire en sorte de fournir un paquet d’intrants aux producteurs afin de contribuer efficacement à augmenter la productivité agricole ? Cette question est au cœur de l’atelier de revue de la Stratégie régionale intégrée de gestion durable des intrants agricoles, en Afrique de l’Ouest, ouvert lundi 10 juin 2019 à Dakar.

En 2006, les Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO avaient adopté  la Déclaration dite d’Abuja visant à relever le niveau d’utilisation des engrais dans la région à 50 kg/hectare, à l’horizon 2015 contre une moyenne de 15 % à l’époque. Quatre ans après cette échéance, force est de constater que cet objectif n’a pas été atteint, d’après les observateurs.

Depuis, les institutions régionales en l’occurrence la CEDEAO, et l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) réfléchissent sur une stratégie intégrée de gestion durable des intrants agricoles, avec l’appui de l’Agence des Etats Unis pour le Développement International (USAID). La mission qui a été confiée au Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF) travaille sur une stratégie régionale intégrée dont les contours ont été revus à l’occasion de l’atelier de Dakar.

L’objectif principal de la rencontre qui regroupe une trentaine  d’acteurs de la Task Force, est de revoir  la méthodologie relative à la stratégie régionale de gestion intégrée durable des intrants agricoles. Le but recherché in fine par cette stratégie est d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l’Ouest, de renforcer la disponibilité, l’accessibilité et l’utilisation des intrants agricoles et de créer un environnement favorable pour la production et la commercialisation des intrants.

‘’On assiste à une fourniture séparée des intrants agricoles aux agriculteurs pas suffisamment adéquate’’ remarque pour le déplorer M. Georges Oliveira, Conseiller Principal en Politique Agricole au Bureau de l’USAID Afrique de l’Ouest. Selon le représentant de l’USAID, qui appuie cette initiative, il convient de repenser la stratégie régionale de gestion durable des intrants en prenant en compte le petit outillage dans la fourniture des intrants aux producteurs si on veut changer la situation.

Pour sa part, Mme Shirley Erves Kore, conseillère auprès de la Mission de l’USAID Afrique de l’Ouest, souligne que le succès de la stratégie régionale intégrée dépend de la place qui sera accordée au secteur privé, mais aussi aux femmes. Un point de vue que défend le représentant de la Banque africaine de Développement présente également dans la Task Force, qui ajoute que ‘’plus de 200 technologies agricoles ont été recensées par son institution et qui ne demandent qu’à être mises à l’échelle’’ au grand bénéfice des producteurs agricoles.

Selon les données fournies par l’équipe de consultants,  la productivité agricole a augmenté en Afrique de l’Ouest autour de 3 %. Toutefois, cet accroissement loin des 6 % prévue dans la déclaration de Maputo en 2004, serait le résultat de l’augmentation des superficies emblavées et de la taille des troupeaux de cheptel et non du fait de l’utilisation des intrants agricoles dans la région.

Après l’atelier de Dakar, l’équipe de consultants prévoit de mener des investigations dans plusieurs pays de la région afin de  collecter des données relatives à la problématique des intrants agricoles. A la suite de ce travail, un rapport sera élaboré, puis un  atelier de validation de la stratégie régionale sera organisé avant l’implémentation sur le terrain.

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