La transformation agro-alimentaire : un secteur prioritaire dans le WAAPP

Des tables de traitement de l’huile d’arachide un rempart contre le cancer

Introduite au Sénégal à l’Institut de technologie alimentaire ITA pour la première fois par le biais du Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO/WAAPP), la table de traitement de l’huile d’arachide est en train de révolutionner les méthodes artisanales de fabrication de l’huile « Seggal », dans certaines localités du pays. Dans le bassin arachidier où elle a fini de susciter une saine émulation auprès des groupements d’intérêt économique (Gie) de femmes, cette nouvelle technologie qui consiste à améliorer la qualité de l’huile artisanale. Un produit très prisé dans la zone. Grâce à un financement du Fonds national de recherches agricoles et agro-alimentaires (FNRAA), l’Agence national de Conseil rural (Ancar) a pu encadrer l’Association des femmes pour le développement de Touba, connue sous le nom de GIE Sokhna Ndèye Marème Mbacké. Cette association dispose non seulement sa table de traitement mais participe également à la diffusion de cette technologie auprès de certains groupements de femmes répartis dans le bassin arachidier. Selon les bénéficiaires, cette technologie génère non seulement des revenus substantiels pour les femmes mais apporte aussi une réponse à un problème de santé publique dû à la teneur d’aflatoxine dans les graines d’arachide. « Nous avons amélioré notre chiffre d’affaire grâce à cette table et elle constitue aussi une solution au problème du cancer » a soutenu Sokhna Marème Mbacké, présidente du GIE des femmes de Touba. Elle ajoute que les fonds générés par cette technologie sont aussi utilisés pour le financement d’autres projets toujours dans le cadre de la transformation de produits locaux. Plus de 700 de femmes ont également amélioré leurs connaissances en matière de traitement artisanale de l’huile d’arachide à Touba, renseigne Sokhna Ami Mbacké, trésorière du Gie. Suffisant pour que la responsable de WAAPP/ Sénégal auprès de la Banque mondiale, Mme Niane Aifa Ndoye invite les femmes à développer plus de relations avec leurs camarades du reste du pays, notamment les femmes de la vallée du fleuve Sénégal afin de répandre davantage cette nouvelle technologie au Sénégal.

 

 

Les unités de transformation prennent de l’envol

Le PPAAO/WAAPP a également contribué au développement d’un projet de transformation de mil et de maïs pour une farine à granulométrie fine, en collaboration avec l’Asprodeb et l’appui technique de l’ITA. A Keur Ndiaye Lô, aux environ de Rufisque, l’entreprise « Free Work Service » fait partie des bénéficiaires de ce volet. Grâce à cet appui, l’entreprise à pu mettre en place un système de contractualisation avec certains acteurs de la filière afin d’améliorer son chiffre d’affaire et l’offre de service en matière de denrée alimentaire. Des contrats d’approvisionnement avec les boulangers et les traiteurs de produits facilitent aujourd’hui, l’écoulement de la production, renseigne la directrice générale de l’entreprise, Aïssatou Diagne Dème. Comme l’a indiqué Mme Aifa Ndoye Niane, l’assistance dont à bénéficié l’unité de transformation « Free Work Service », entre dans le cadre du projet développé avec la fédération des boulangers du Sénégal, l’Asprodeb et l’Institut de technologie alimentaire (ITA). Il consiste à mettre en place un système de contractualisation des producteurs de mil, de maïs et de sorgho et les unités de transformation telles que « Free Work Service » afin de permettre aux producteurs de fournir leurs récoltes aux unités de transformation. Cette année, indique-t-elle, 2500 tonnes de céréales ont fait l’objet d’une contractualisation auprès des producteurs pour assurer l’approvisionnement de ces unités de transformation qui sans doute prennent de plus en plus de l’envol dans leurs activités. En ce qui concerne les emballages, les responsables du WAAPP estiment que la centrale d’achat mise en place au niveau de l’ITA contribuera à apporter une réponse aux préoccupations des unités de transformation de produits locaux. « On y travaille avec l’ITA  pour apporter une réponse à cette demande », a souligné Mme Niane.