Trois unités de production de mangue séchée font le bonheur des producteurs de mangue des  départements de Korhogo, Ferkessédougou et Boundiali, grande zone de production par excellence de la mangue en Côte d’Ivoire.  Avec environ 180 000 tonnes de mangue fraîche produites chaque année dans ces zones, seulement 10% de la production nationale soit 18 000 tonnes sont exportées.

Pour faire face à la détresse des producteurs, le Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO/WAAPP) sous l’égide du Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricoles (FIRCA) et en collaboration avec le  Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER), a offert 3 unités de production de mangue séchée à des coopératives productrices de mangue fraîche. Il s’agit de « Wopinin Wognon de Ferké », « La fruitière de la Bagoué de Boundiali » et « Ginnangnon de Korhogo » afin de réduire les pertes post-récoltes estimées à plus de 50% de la production.

Avec un potentiel de production de 15 tonnes de mangue séchée chacune, ces 3 unités de production permettent d’écouler sur le marché environ 1 000 tonnes de mangue fraîche  sous forme de mangue séchée. Les variétés spécifiques de mangue à savoir la Kent, l’Amélia et le Brooke, toutes délicieuses au palais constituent une matière première de choix pour la production de la mangue séchée.

Aujourd’hui, ils sont nombreux ces producteurs à se réjouir de la nette amélioration de leurs revenus grâce à ces unités. Comme le témoigne cette sexagénaire, Yaba BAKAYOKO, Productrice de mangue à Boundiali «Quand je livre la mangue, l’unité me paye sur place. Donc, j’ai pu payer des sacs de riz, mes médicaments et garder 40 000 FCFA pour l’entretien de ma plantation de mangue. Alors qu’avant, les commerçantes prenait ma production à crédit et j’ai des impayés depuis 10 ans».

Environ 300 employés pour la plupart des femmes travaillent fièrement durant la campagne . De la pré-collecte des mangues dans les champs en passant par le triage, l’épluchage, le séchage, la mise au four, la découpe et la mise sous emballage, toutes ces étapes réalisées minutieusement permettent la mise à la disposition des consommateurs de la mangue séchée de bonne qualité.

« L’unité a permis de diminuer un tant soit peu les pertes post-récoltes. Nous sollicitons que plusieurs autres unités soient mises en fonction pour mieux soulager les producteurs» confie M. OUATTARA Aldjouman, Président de la coopérative de Wopinin Wognon de Ferkessédougou. Avec l’engouement suscité auprès des populations par ces unités de mangue séchée, la production de mangue connaît un nouvel élan avec la création de nouveaux champs de mangue et la restauration des champs abandonnés.

Commercialisée sur le marché export, la mangue séchée a été introduite grâce à la coopération régionale entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire dans le cadre du PPAAO/WAAPP.